Personnages marquants


Henri-Frédéric Sandoz – Fondateur de la TWCo

Henri-Frédéric Sandoz est né au Locle en 1851. Après son apprentissage et ses études, il crée une fabrique d’ébauches en 1888 et s’attaqua à la fabrication complète des montres compliquées et à répétition. Cependant les capitaux lui manquaient pour lui permettre de déployer ses vastes idées. C’est alors que se présente à Tavannes l’occasion propice pour H.-F. Sandoz. Pour développer une industrie encore bien languissante, la bourgeoisie de Tavannes décide la construction d’une fabrique d’horlogerie. Pour une location annuelle de Fr. 2000.- et au mois de mars 1891, Henri-Frédéric Sandoz fait, avec ses 60 ouvriers, son entrée dans la fabrique. Six mois après ses débuts à Tavannes, son usine produisait par jour 150 pièces compliquées, chronographes à répétition et autres. En 1894, il s’associa aux frères Schwob qui lui permit de faire l’acquisition de l’usine. En 1913, la “Tavannes Watch Co” que les spécialistes considéraient come une des premières manufactures du monde pour la production mécanique de la montre, comptait 1000 ouvriers. Le village de Tavannes lui doit son agrandissement; en 20 ans, la population avait quadruplé et la valeur immobilière décuplé. H.-F. Sandoz créa pour ses ouvriers, une caisse de secours et par la suite une caisse de retraite. Il créa une école enfantine, fut fondateur des écoles secondaire et professionnelle. H.-F. Sandoz prenait une large part à la vie publique; il fut membre des autorités municipales et des commissions des écoles. H.-F. Sandoz meurt à 64 ans le 20 mars 1913.

Henri Cobioni – Pionnier de l’aviation

C’est le 16 septembre 1881 qu’Henri Cobioni vit le jour à Tavannes où il suivit ses classes primaires et secondaires jusqu’à l’âge de 14 ans, année où il partit à Moutier avec son père. Henri Cobioni fut un citoyen d’avant-garde. Il aimait les performances sportives. Envoyé par son père à Berne pour y apprendre la profession paternelle de poêlier, le jeune Cobioni, âgé de 18 ans, abandonna le métier en 1899 pour le sport et la mécanique. Tour à tour cycliste, motocycliste et automobiliste, il se fait une solide réputation de champion dans le sport motorisé. Le 7 août 1909, l’intrépide jeune homme met 55 minutes pour se rendre à motocyclette de Moutier à l’hôtel de la Werdtberg sur Montoz et offre Fr. 50.- à celui qui renouvellera son exploit ! Il se lance ensuite dans l’aviation qui n’en était qu’à ses balbutiements. C’est alors qu’il se rend à l’école d’aviation de Chartres où, en compagnie de Roland Garros, il apprend à piloter d’août 1910 à avril 1911. Il se fait ensuite engager comme pilote-instructeur et pilote d’essai par la firme De Agostini & Caproni en Italie. Il établit à cette époque de nombreux records mondiaux de durée, de distance et d’altitude. Au début de 1912, Cobioni revient en Suisse et s’établit à Avenches. Il organise des meetings à Tavannes, Delémont et Lugano où il établit le record suisse d’altitude à 2350 mètres. Mais hélas, comme bien souvent finissent les pionniers, ce sportif émérite fait une chute tragique lors d’un meeting à La Chaux-de-Fonds le 15 octobre 1912

Général Théophile Voirol

Théophile Voirol est né à Tavannes le 3 septembre 1781 dans une famille aisée. A l’âge de 12 ans, il est envoyé à Bâle pour entreprendre un apprentissage de commerce, pour lequel il montre peu de goût. Entre-temps, la Révolution française avait éclaté. En 1792, les troupes françaises pénètrent dans le nord de l’évêché de Bâle, annexé à la France l’année suivante. En 1797, le sud est lui aussi rattaché à la France. 1799 voit la formation du bataillon du Mont-Terrible. Le frère aîné de Théophile Voirol est retenu pour la conscription, au grand désespoir de sa famille. Voirol, alors dans sa dix-huitième année, se porte volontaire pour remplacer son frère. En 1799, Voirol commence ainsi une brillante et longue carrière militaire dans les armées françaises, servant sous tous les régimes – Consulat, Empire, Restauration et Monarchie de Juillet – prenant part à de nombreuses et célèbres batailles, avant de se retirer à Besançon en 1848 où il meurt en 1853. Malgré l’éloignement géographique, Voirol a maintenu toute sa vie des liens avec son village natal. Il fit d’ailleurs construire à Tavannes vers les années 1835, un beau bâtiment de style mauresque qui a conservé toute son originalité, et siège actuel des Chemins de fer du Jura.

Théophile-Rémy Frêne

Fils de pasteur, érudit et homme des Lumières, il fut diacre d’Erguël, ministre des paroisses de Péry, Courtelary. En 1763, il fut nommé à Tavannes. Il est surtout connu pour son célèbre journal personnel, journal qu’il tint de ses quatorze ans à la veille de sa mort, le 15 juin 1804.

(Mémoires d'ici)

Paul Hänni – Sportif émérite

Avant de fermer la galerie des personnages marquants, on se doit d’évoquer le parcours exceptionnel de l’athlète Paul Hänni. Né le 3 octobre 1914 à Tavannes, Paul Hänni avait des prédispositions pour la course à pied et le sprint en particulier. Il avait notamment terminé 4ème de la finale du 200 mètres aux Jeux olympiques de Berlin en 1936, dans la foulée du grand Jesse Owens, deux ans après avoir déjà pris la 4ème place, sur 100 mètres cette fois-ci, des championnats d’Europe de Turin. Paul Hänni a aussi et surtout détenu les records de Suisse des 100 m. et 200 m. en 10“4 et 21“2 durant 26 ans ! entre 1934 et 1960. Des temps enregistrés manuellement bien sûr, raison pour laquelle ils avaient fini par être rayés de la liste des records lors des années 1970. En l’an 2000 toutefois, l’Association jurassienne d’athlétisme a judicieusement décidé de mentionner à nouveau dans ses listes, à titre honorifique, les deux records du tavannois, décédé en 1996 à l’âge de 82 ans.